Est-ce que l'apprentissage facilite toujours l'accès à l'emploi ?

Un an après avoir terminé leur formation en alternance, 70% des jeunes étaient employés l'année dernière. En 2020, ce taux était de 65%. L'augmentation de l'apprentissage grâce aux aides aux employeurs n'a donc pas nui à l'insertion professionnelle des jeunes formés en alternance.

Près d'un million de contrats en décembre 2022

Chaque année, le nombre de jeunes optant pour l'alternance pour leur formation ne cesse d'augmenter. En 2022, le nombre de contrats signés dans le secteur privé et public a encore progressé de 13,7% pour atteindre un nouveau record, dépassant les 837 000 contrats. À la fin décembre 2022, la France comptait près d'un million (979 500) de jeunes en apprentissage, selon les données de la Dares.

 

Cette expansion a été vigoureusement défendue par le ministère du Travail. Cependant, cela a suscité des critiques liées à l'effet d'aubaine pour les entreprises. En continuant d'offrir aux employeurs des incitations exceptionnelles à embaucher des apprentis, le gouvernement ne risque-t-il pas de favoriser les jeunes en formation au détriment de ceux qui ont déjà terminé leur cursus ?

 

En d'autres termes, les employeurs pourraient préférer embaucher des jeunes diplômés récemment, en raison de leur coût réduit grâce à l'aide de l'État.

Un taux d'insertion professionnelle en hausse continue depuis 2019

Cependant, jusqu'à présent, les chiffres ne vont pas dans ce sens. Au contraire, les données les plus récentes de la Dares montrent que le taux d'insertion professionnelle des jeunes ayant terminé leur formation (du CAP au BTS) en 2021 n'a cessé de croître depuis 2019. Dans les douze mois suivant l'obtention de leur diplôme, 75% des jeunes apprentis avaient trouvé un emploi.

 

Même si l'on inclut les non-diplômés, le taux reste élevé, atteignant 70% contre 65% en 2020 pour les jeunes ayant terminé leur cursus en 2019. En effet, près des deux tiers (63%) de ceux qui n'ont pas obtenu le diplôme escompté à la fin de leur contrat parviennent néanmoins à s'insérer sur le marché du travail dans l'année qui suit leur échec.

 

Ce taux d'insertion professionnelle est bien supérieur à celui des jeunes suivant un cursus scolaire classique. Selon les données les plus récentes du ministère de l'Éducation nationale, en 2022, le taux d'insertion professionnelle pour les jeunes sous statut scolaire professionnel était de 41%, en hausse par rapport à 37% pour l'année précédente. Les statistiques montrent également des variations significatives en fonction du diplôme obtenu.

Alternance/parcours initial

Par exemple, le magazine L'Étudiant a noté en janvier dernier que le taux d'emploi six mois après la fin des études était de 28% pour les titulaires d'un CAP, 40% pour les titulaires d'un bac professionnel et 56% pour les titulaires d'un BTS.

 

Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux de la formation en alternance, qui affiche des taux de 65% pour les CAP, 70% pour les bacs professionnels et 75% pour les BTS.

 

Cependant, il convient de noter un point de préoccupation souligné par les critiques de l'apprentissage. Le nombre important de ruptures prématurées de contrats parmi les jeunes apprentis.

 

Ce chiffre n'a pas été communiqué depuis 2019, mais à l'époque, il s'élevait légèrement à plus de 31%.