Il est vrai que la plupart du temps, les billets rédigés sur ce blog s'adresse plutôt à nos étudiants, futurs et présents. Il n'est pas trop tard pour bousculer les habitudes.
Ce billet de début octobre 2022 s'adresse également aux entreprises qui n'auraient pas encore envisagé le recrutement en alternance.
Des avantages mal connus des entreprises
Rappelons à toutes fins utiles le principe de l'alternance. Une entreprise recrute un jeune de moins de 30 ans qui continue ses études. En parallèle de celles-ci, l'étudiant travaille dans l'entreprise afin de développer ses connaissances pratiques et ancrer celles-ci dans la réalité.
En général, le dispositif comporte une semaine de cours en alternance suivie de 3 semaines en entreprise.
L'étudiant perçoit une rémunération dont le montant varie en fonction de son âge et du cursus suivi.
Recruter en alternance pour une entreprise permet de préparer une embauche future de la meilleure des manières tout en disposant déjà de la ressource en interne. Pourvoir anticiper une embauche, surtout sur un poste qui présente des difficultés de recrutement, reste un grand avantage. D'autant plus que le futur candidat n'est plus un inconnu pour l'entreprise. Sa présence de un à trois ans dans les murs a permis d’appréhender ses aptitudes et donc d'évaluer ses compétences.
Une aide à l'embauche des jeunes
Recruter des jeunes en alternance permet aussi de favoriser l'emploi des jeunes et de participer à un effort citoyen. Aujourd'hui, 4 étudiants en alternance sur 5 sont embauchés dans l'entreprise qui les reçoit.
Pour l'entreprise, c'est aussi l'assurance de former du personnel "maison" rompu aux habitudes et à la culture de celle-ci.
Dans le même temps, recevoir un jeune en apprentissage dans l'entreprise donne les moyens de dynamiser les équipes déjà en place depuis plusieurs années. Il s'agit aussi d'une autre manière de valoriser le personnel en place, en lui confiant la formation d'un jeune, appelé à leur succéder.
Parallèlement, l'étudiant apporte une vision neuve de son travail avec les enseignements appris à l'école. C'est l'occasion de connaitre de nouvelles techniques, une nouvelle approche et de moderniser des méthodes parfois obsolètes.
Enfin, il faut souligner que pour l'entreprise partenaire, le coût de cette solution de recrutement reste largement abordable. Les différentes aides et subventions mises en place par les pouvoirs publics rendent la démarche peu onéreuse pour l'entreprise. Citons par exemple l'exonération de la cotisation salariale pour ce type d'embauche ainsi qu'une réduction des cotisations patronales.
De plus, l’État vient de reconduire l'aide exceptionnelle de 5000 € pour un jeune mineur ou de 8000 € pour un alternant majeur.
Toutefois, tous ces avantages n'empêchent pas certaines entreprises de bouder le dispositif d'alternance.
Une démarche trop complexe pour les étudiants et les entreprises ?
Les étudiants reconnaissent volontiers tous les avantages liés à l'alternance. En revanche, il y a une frange de cette population qui trouve certains aspects du dispositif encore compliqués.
Par exemple, la lenteur administrative reste au cœur des reproches faits au contrat d'apprentissage. Près de la moitié des personnes sondées avoue avoir choisi une autre option que l'alternance en regard d'une procédure qui s'avère trop lente. 17% de ce panel ont également éprouvé des difficultés pour instruire leur dossier, avec souvent des demandes incompréhensibles à renseigner sur le formulaire.
Même sentiment du côté des entreprises. La lourdeur administrative reste un frein majeur à la mise en place d'un contrat en apprentissage. Toutefois, certaines d'entre elles attribuent ce problème aux multiples demandes commencées et abandonnées en cours de route.
Nul doute qu'un allègement de la procédure aiderait étudiants et employeurs à concrétiser leurs projets.