L'accompagnement de l'étudiant en alternance par l'entreprise

Depuis plusieurs années, l'alternance a battu de nombreux records, avec des signatures de contrats en passe d'atteindre le million l'année prochaine.

 

Pour autant, il reste encore du chemin à parcourir dans l'amélioration du processus.

 

Un meilleur accompagnement par l'entreprise permettrait d'assurer la pérennité du dispositif dans les années à venir.

Certaines entreprises dépassées ?

Si les chiffres de conclusion d'un contrat en apprentissage affichent une hausse permanente depuis 3 ans, il y en a d'autres qui restent dans l'ombre.

 

Par exemple, il faut souligner que 28% des contrats engagés depuis 2022 ont été rompus par les entreprises. 

 

40% des jeunes en alternance pensent ne pas rester dans l'entreprise où ils effectuent leur apprentissage. 

 

Mal accompagnés, voire pas du tout, par des entreprises débordées, les apprentis se disent souvent déçus par cette première expérience dans le domaine du travail. De leur côté, les entreprises ne parviennent pas toujours à valoriser ces embauches sur du long terme.

 

Le rôle de l'entreprise ne se limite pas seulement à offrir un poste à un jeune étudiant. Elle doit le guider dans une approche professionnelle toute nouvelle pour celui-ci. 

 

En endossant le costume d'accompagnateur et de formateur, l'employeur doit donner les codes qui rendront possible le décryptage de cet univers inédit dans lequel se trouve ce nouvel embauché.

Une organisation interne pointue

Il est parfois difficile de mettre les ressources en face des besoins pour la gestion d'un étudiant en alternance pour une entreprise. Il faut pouvoir jongler avec les moments de présence du salarié et ceux où il se trouve en cours à l'école. Ainsi, les projets engagés doivent tenir compte de ces intermittences dans leur déroulement. Bien souvent, au retour du salarié en alternance, les collaborateurs ont avancé sur les projets en cours. Il faut donc mettre au courant la personne absente de ce qui a été accompli pendant cette période.

Cela exige de mobiliser parfois plusieurs membres du personnel, y compris le manager.

 

Cette charge de travail supplémentaire, beaucoup d'entreprises ne l'avaient pas anticipée à la signature du contrat. Un nombre important des ruptures constatées en 2022 (environ 196 000) pourraient correspondre à cette problématique.

Pourquoi ne pas former l'entreprise à l'enjeu de l'alternance ?

Pour pallier cette défaillance, une idée commence à germer dans l'esprit de certains observateurs.

 

Pourquoi ne pas dispenser une formation à l'alternance aux entreprises intéressées par ce mode de recrutement ? 

 

Cela permettrait aux entreprises de mesurer l'enjeu et surtout l'impact sur l'organisation à mettre en place. Bien encadré, un jeune en alternance apporte du sang neuf à l'entreprise, de nouvelles idées favorisées par sa formation théorique toute récente. Mais en cas de manquement à son encadrement, le jeune salarié risque de se démotiver avec un sentiment d'abandon.

 

Préparer les managers à accompagner un jeune en apprentissage de la meilleure des manières rendrait service à tout le monde.