En 2022, la tendance à la hausse du nombre d'alternants s'est confirmée, reflétant les tendances observées au cours des dernières années. On prévoit désormais plus de 830 000 nouvelles inscriptions en apprentissage, qu'elles relèvent du secteur privé ou public. Ce chiffre témoigne de l'attrait croissant de ce mode d'éducation tant pour les étudiants que pour les entreprises. En effet, les employeurs ont attribué une note de recommandation de 7,9/10 en moyenne, soulignant ainsi leur satisfaction.
Les entreprises satisfaites du dispositif
Par rapport à 2021, les résultats de 2022 se sont alignés, avec 88 % des entreprises se déclarant "satisfaites" voire "très satisfaites" de leur recours à l'alternance.
Cet engouement est uniforme quel que soit le secteur d'activité, avec des taux oscillant entre 75 % et 95 %.
Pour les employeurs, le principal facteur expliquant ce haut niveau de satisfaction réside dans la contribution positive de l'alternance à l'activité de l'entreprise.
En particulier, elle apporte une main-d'œuvre supplémentaire pour renforcer les équipes (49 % des répondants), rajeunir les effectifs (38 %) ou constituer un vivier de talents pour les futurs recrutements (37 %).
Une adaptation fine aux aléas du marché du travail
L'aspect financier demeure également une motivation essentielle pour les employeurs. 37 % d'entre eux embauchent des alternants pour réduire leur masse salariale. 30 % passe par le dispositif pour bénéficier des aides gouvernementales exceptionnelles liées au plan de relance. Ces chiffres sont en hausse respectivement de 2 et 9 points par rapport à 2021. Ces aides sont généralement appréciées, indépendamment du secteur et de la taille des entreprises.
Cependant, c'est surtout l'aspect des ressources humaines qui prime sur les avantages financiers pour les entreprises. En 2022, les employeurs adoptent une approche plus à court terme de l'alternance par rapport à 2021. Ils sont ainsi moins enclins à utiliser ce dispositif pour former leurs futurs collaborateurs (43 % en 2022 contre 49 % en 2021) ou pour acquérir de nouvelles compétences au sein de leurs équipes (17 % contre 24 %). En revanche, ils sont plus enclins à recourir à l'alternance comme réponse à un besoin urgent de compétences ou de main-d'œuvre (25 % contre 23 %). Cela témoigne d'une adaptation aux tensions actuelles sur le marché du travail.
Les chiffres concernant les ruptures de contrat
Malgré la croissance du nombre d'alternants et la satisfaction croissante des employeurs, il est essentiel de veiller à ce que l'augmentation des effectifs ne compromette pas la qualité des expériences en entreprise ou en Centre de Formation d'Apprentis (CFA). Une enquête révèle que 20 % des alternants interrogés ont mis fin à leur contrat en cours d'alternance (24 % pour les contrats d'apprentissage et 11 % pour les contrats de professionnalisation). En comparaison, le taux de rupture d'un CDI en 2017 était de 16,4 %. Dans 35 % des cas, la décision de rupture provient de l'entreprise selon les responsables RH, tandis que 32 % sont le résultat d'un accord mutuel entre l'entreprise et l'alternant. Le médiateur de l'apprentissage, chargé de faciliter le dialogue en cas de litige, n'a été sollicité que dans 28 % des cas par les entreprises.
Les raisons de la rupture de contrat varient selon les entreprises et les alternants. Du côté des entreprises, les motifs les plus fréquents sont l'insatisfaction quant à la performance dans l'exécution des tâches (58 %) ou dans le comportement de l'alternant (54 %). Toutefois, il convient de noter que ces motifs ne représentent qu'une analyse superficielle, et d'autres causes sous-jacentes peuvent justifier ces ruptures. Il semblerait que les employeurs peinent encore à fournir l'encadrement attendu par les alternants.
En outre, il est important de distinguer les ruptures survenues pendant la période d'essai ou une fois le diplôme obtenu de celles survenues en cours de contrat.
En effet, 33 % des entreprises mettent fin au contrat pendant la période d'essai, une phase destinée à l'évaluation mutuelle de l'employeur et de l'alternant. Les ruptures de contrat après l'obtention du diplôme sont plus rares, ne représentant que 2 à 3 % des interruptions.
Enfin, 64 % des ruptures de contrat par les entreprises surviennent en cours de contrat, ce qui signifie que 23 % des entreprises ont connu une rupture en cours de formation.